La convention IRSI ne laisse aucune place à l’improvisation : elle dicte la prise en charge de la recherche de fuite, au fil de règles précises, selon l’origine du sinistre et le statut des personnes concernées. Résultat : ni l’occupant du logement touché ni son assureur ne se retrouvent systématiquement à payer la facture.
L’équation se complique dès que la fuite concerne des parties communes ou traverse plusieurs appartements. Les frais se partagent alors d’une façon qui déroute plus d’un copropriétaire. Chaque cas, chaque localisation, chaque responsable pèse sur la façon dont la convention s’applique, et les conséquences financières suivent rarement un schéma unique.
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Convention IRSI : un cadre spécifique pour les dégâts des eaux en copropriété
La convention IRSI, élaborée sous l’égide de France Assureurs, encadre la gestion des dégâts des eaux survenus dans les immeubles en copropriété. Ce dispositif a été conçu pour simplifier et clarifier la gestion des sinistres inférieurs à 5 000 euros hors taxes par local touché. Il définit précisément le rôle de chaque assureur, afin d’éviter les conflits de compétence et de fluidifier le traitement des dossiers.
En pratique, l’assureur gestionnaire du local où le sinistre est découvert endosse le rôle de référent, que l’occupant soit propriétaire, locataire, ou que le logement soit vide. Les copropriétaires s’y retrouvent : moins de démarches, moins de débats interminables entre compagnies d’assurance. Le syndic de copropriété intervient uniquement si la fuite démarre dans une partie commune, c’est alors l’assurance immeuble qui entre en jeu.
Mais la mécanique se grippe dès que la fuite ne révèle pas tout de suite son origine ou qu’elle se propage à plusieurs lots. Dans ces cas de figure, la convention IRSI prévoit une enquête coordonnée, menée par l’assureur gestionnaire du local le plus durement touché. C’est lui qui organise, finance et pilote la recherche de fuite, même si le problème prend racine dans un autre appartement ou dans les parties communes.
Voici comment la convention structure la prise en charge :
- Si un sinistre concerne un seul appartement, l’assureur du local s’occupe de tout.
- Si plusieurs logements sont concernés, chacun gère les dégâts de son assuré, mais la recherche de fuite reste à la charge de l’assureur du local où la fuite démarre.
Avant l’IRSI, la convention CIDRE laissait planer de nombreuses zones d’incertitude et ouvrait la porte aux discussions à rallonge entre parties. Aujourd’hui, l’IRSI fixe des lignes nettes et accélère la résolution des dossiers, au bénéfice des copropriétaires.
Pourquoi la recherche de fuite suscite-t-elle autant de questions ?
La recherche de fuite concentre les interrogations car elle touche à la fois à la technique, au droit et à la vie quotidienne. Sur le terrain, les textes paraissent parfois loin : face à une infiltration, les dégâts s’accumulent, la tension monte. Qui doit appeler un professionnel ? Qui avance les frais ? L’intervention, surtout si elle implique de casser ou d’ouvrir un mur, sera-t-elle entièrement couverte ?
La convention IRSI veut apporter des réponses, mais les situations ne manquent pas de complexité. Quand la cause de la fuite échappe à une identification rapide, le dossier se corse. Il faut recourir à un spécialiste, mais le rapport de recherche de fuite ne fait pas toujours l’unanimité. Les copropriétaires se demandent comment les frais seront répartis, surtout si plusieurs appartements ou des parties communes sont concernés.
Le volet financier n’est jamais anodin. La recherche de fuite assurance couvre le diagnostic, mais rarement la réparation, notamment quand il faut ouvrir une cloison ou perforer un plancher. Si la convention IRSI encadre le financement du diagnostic, elle ne règle pas toujours la question des travaux à réaliser ensuite.
On peut distinguer plusieurs points de vigilance :
- La recherche de fuite convention n’est pas qu’une étape technique ; elle conditionne la rapidité des indemnisations, la remise en état et la bonne entente entre voisins.
- La coordination entre assureurs, copropriétaires et syndics se révèle parfois délicate, chacun défendant ses propres intérêts.
En clair, la recherche de fuite reste une zone de tension, au carrefour de la réglementation, de la technique et des réalités de la copropriété.
Qui doit organiser et financer la recherche de fuite selon la convention IRSI ?
La convention IRSI impose un partage strict des rôles pour la recherche de fuite. Lorsqu’un dégât des eaux survient en copropriété, la question des frais ne tarde jamais à arriver sur la table. L’assureur gestionnaire, celui du local endommagé, prend la main : il mandate le professionnel et règle la facture.
Ce principe, simple dans les textes, connaît parfois des ajustements dans la réalité. L’assurance habitation du copropriétaire occupant, du propriétaire bailleur ou encore l’assurance de la copropriété peut ainsi se retrouver au cœur du dispositif. Le syndic reste souvent coordinateur, sans pour autant prendre à sa charge le financement, sauf si la fuite provient exclusivement des parties communes.
Voici les règles principales à retenir :
- Pour une fuite dans un lot privatif (appartement, cave), l’assureur du local affecté prend en charge la recherche, conformément à la convention IRSI.
- Si la fuite a son origine dans une partie commune, l’intervention est financée par l’assureur de l’immeuble, sur mandat du syndic.
Le constat amiable dégât des eaux reste le point de départ : il permet d’identifier le local impacté et de savoir rapidement qui, de l’occupant, du propriétaire ou du syndic, doit prévenir son assureur. La convention IRSI s’applique tant que le montant du sinistre ne dépasse pas 5 000 euros hors taxes par local et que moins de trois logements sont touchés. Au-delà, on repasse à une gestion classique, hors IRSI.
Attention : la prise en charge concerne uniquement la détection de la fuite. La remise en état, elle, reste à la charge du propriétaire du local où la fuite a démarré, sauf si le règlement de copropriété ou des clauses spécifiques en disposent autrement. Ce point reste une source fréquente de confusion.
Ce que chaque copropriétaire doit savoir pour gérer efficacement un sinistre
Face à un sinistre comme un dégât des eaux, trois réflexes s’imposent à tout copropriétaire : agir vite, se coordonner, anticiper. Dès les premiers signes (humidité, tache, fuite), alertez immédiatement le syndic et votre assurance habitation. Un signalement rapide facilite la prise en charge et permet une intervention plus rapide du professionnel.
La convention IRSI fixe la marche à suivre : c’est l’assureur gestionnaire du local où les dégâts matériels sont visibles qui orchestre la recherche de fuite. Soyez vigilant lors de la déclaration, car une erreur sur l’identité de l’assureur gestionnaire peut ralentir l’expertise et l’indemnisation.
Pour bien constituer votre dossier et accélérer les démarches, réunissez ces documents :
- le constat amiable dégât des eaux
- des photos des dégâts
- tous les échanges avec les voisins ou le syndic
Ce dossier complet vous aidera à suivre l’évolution du sinistre, surtout si plusieurs appartements sont concernés.
Si l’origine de la fuite fait débat, demandez une expertise contradictoire. Grâce à la convention IRSI, la désignation des experts suit une procédure stricte, assurant la neutralité et la fiabilité des conclusions.
Enfin, gardez à l’esprit que la prise en charge par l’assureur gestionnaire s’arrête à la recherche de la fuite. Les réparations, elles, incombent au propriétaire du local d’où la fuite part, sauf disposition différente du règlement de copropriété ou accord particulier. À chacun de s’informer pour éviter les mauvaises surprises… et transformer une fuite en simple incident, pas en cauchemar collectif.


