Qui reste dans la maison en cas de séparation ?

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La séparation d’un couple entraîne de nombreuses conséquences. La cohabitation étant devenue impossible, il faut très souvent prendre une décision sur l’attribution des logements. Dans la plupart des cas, la personne qui est autorisée à continuer d’occuper la maison familiale doit verser une allocation d’occupation à l’autre. De quoi s’agit-il ? Comment cela fonctionne-t-il ? Réponses.

Qu’ est-ce que l’allocation d’occupation en cas de séparation d’un couple ?

Il peut arriver, lors d’une séparation de couple, que les conjoints restent propriétaires du foyer familial, c’est-à-dire du lieu de résidence effectif du couple et des enfants. C’est le cas lorsque ni l’un ni l’autre n’achète la part de l’autre et que l’un, généralement celui à qui la garde des enfants a été confiée, a un droit d’usage privé. Dans ce cas, il doit payer à l’autre ce qu’on appelle l’allocation d’occupation.

En termes simples, il ne s’agit pas d’un loyer, mais d’un considération qui vise à rétablir un certain équilibre dans la situation entre celui qui quitte le logement et celui qui continue à l’occuper.

Il est important de savoir que le paiement de cette indemnité n’est pas conditionné par l’occupation du bien immobilier. Même si le logement n’est pas réellement occupé, conformément à l’article 815-9 du Code civil, l’indemnité doit être versée en raison de la privation de jouissance imposée à l’autre. Par conséquent, il reste dû jusqu’au jour où le bien est vendu ou partagé. Notez que les coûts inhérents à l’utilisation du bien, tels que la taxe d’habitation, sont exclusivement à la charge de la personne qui dispose du logement.

Exceptions à la règle de paiement de l’indemnité

Toute séparation d’un couple avec attribution d’un logement à l’un ou l’autre ne donne pas nécessairement lieu au versement d’une indemnité d’occupation. Il existe des exceptions. Ce sera le cas, pour exemple, si la personne qui occupe le bien a engagé des dépenses au profit de l’indivision, notamment en remboursant uniquement le prêt contracté par le couple pour l’achat du bien immobilier.

Une autre hypothèse selon laquelle cette indemnité pourrait ne pas être due a été avancée par la Cour de cassation. Dans un arrêt du 30 juin 2004 , le tribunal a estimé qu’aucune indemnité n’était due par l’ex-épouse qui avait continué à occuper la maison, puisque la pension alimentaire qui lui avait été versée avait été calculée en tenant compte du fait qu’elle était logée.

Le calcul de l’allocation d’occupation

Le montant de l’allocation d’occupation peut être fixé d’un commun accord par le lorsque le couple est séparé à l’amiable. Comme il n’existe aucun point de litige, l’intervention d’un tiers, en l’occurrence un juge, n’est pas nécessaire. En l’absence d’accord, c’est ce dernier qui sera responsable du calcul de l’occupation. allocation.

Le choix de la méthode de calcul pour fixer le montant de l’indemnité est laissé à la discrétion du juge. Un élément qu’il prend en compte est la valeur locative du bien, l’estimation étant faite à partir du jour de l’utilisation exclusive du bien. Dans certains cas, il peut demander l’avis du notaire chargé de la liquidation du régime matrimonial, mais il ne peut pas lui déléguer cette tâche.

Le point de départ de l’allocation d’occupation due par le mari

En cas de séparation d’un couple marié, depuis la loi du 26 mai 2004, l’allocation d’occupation est due en principe à compter de la date de l’ordonnance de non-conciliation rendue par le tribunal de la famille, même si la jouissance privée n’a pas réellement commencé à cette date.

Étant donné que le conjoint qui est tenu de payer l’allocation d’occupation peut ne pas être payé, le conjoint bénéficiaire peut saisir les tribunaux. Il est à noter que l’action en vue du paiement de l’allocation d’occupation est soumise à la prescription quinquennale conformément à ce qui est prévu à l’article 815-10, paragraphe 3, du Code civil.

Qu’en est-il de l’occupation gratuite ?

Outre les exceptions mentionnées ci-dessus, il peut arriver que, suite à la séparation d’un couple, on occupe le logement exclusivement sans avoir à calculer l’indemnité d’occupation. Dans ce cas, nous parlons d’occupation gratuite.

En effet, alors que la loi prévoit une indemnisation professionnelle , elle n’interdit nulle part l’occupation d’un logement familial sans compensation financière. Les ex-conjoints ou les conjoints peuvent en décider d’un commun accord. Cette décision doit être formalisée dans un document écrit signé par les deux parties afin de prouver la libre occupation. Dans le cas contraire, il sera considéré comme payant.

L’occupation libre peut également être décidée par le juge d’autorité. Ce sera particulièrement le cas si le le conjoint occupant éprouve des difficultés financières. Cette décision fondée sur l’obligation d’assistance entre conjoints est généralement temporaire et prend fin lorsque le divorce est accordé.

L’allocation d’occupation à la suite d’une séparation de couple est un droit. Pour l’obtenir, vous devez vous adresser au juge responsable de la délivrance de l’ordonnance de non-conciliation. La demande peut également être faite dans un constat de difficultés établi par le notaire lors des opérations de divorce. Demandez conseil à votre avocat .